Port Royal, ancien repère de pirates

Port Royal, ancien repère de pirates

PORT ROYAL, Histoire et mystères

Cette ville fut le paradis des pirates, flibustiers et autres boucaniers. La ville la plus dévergondée du monde avec une activité commerciale prospère où des guerres et crimes en tous genres s’y sont déroulés. Port Royal était tout cela jusqu’à ce qu’un tremblement de terre l’emporte dans la mer en 1692. Aujourd’hui, il ne reste qu’un petit village niché dans ce qui est devenu le port de Kingston, sur la côte sud-est de la Jamaïque. Cela peut sembler sans prétention de nos jours, mais c’était autrefois la plus grande ville des Caraïbes. Et les traces de son histoire fascinante sont partout. Si vous voulez passer une journée amusante, ne manquez pas Port Royal et les vestiges de fort Charles.

UN PEU D’HISTOIRE

Les Indiens Taino ont été les premiers à s’installer dans la région de Port Royal ainsi que sur toute l’île. Ils y ont vécu paisiblement jusqu’en 1494. Après l’arrivée des envahisseurs espagnols menés par Christophe Colomb se fut l’arrivée de colons espagnols qui ont commencé à s’implanter. Les Anglais ont ensuite conquis l’île au Espagnols en 1655. Ils y construisirent un fort et en quelques années, des maisons, des tavernes, des magasins et des entrepôts se développèrent. La ville est devenue un carrefour commercial animé. À la fin du XVIIe siècle, les Anglais avaient également construit quatre autres forts, tous engloutis par le tremblement de terre de 1692 qui détruisit toute la ville également. Port Royal était à cette époque la capitale de la Jamaïque.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Caraïbes étaient un champ de bataille commercial entre l’Angleterre et l’Espagne. Les pirates étaient à la fois un souci et une défense. En 1657, dans l’espoir de protéger Port Royal des Espagnols qui tentait de reprendre la Jamaïque, le gouverneur Edward D’Oley a invité les “Frères de Côte” à faire de Port Royal leur domicile. Les frères étaient une association de capitaines de pirates qui travaillaient dans les Caraïbes. Ils étaient très organisés et possédaient un code de conduite et une hiérarchie. De plus, beaucoup avaient des lettres de marque, ce qui leur permettait d’attaquer des navires espagnols. Le gouverneur a publié des lettres de marque supplémentaires pour les Frères, ce qui en fait des corsaires autorisés à attaquer le commerce espagnol et les villes côtières. En conséquence, l’Espagne n’a jamais pu reprendre l’île et se sont fait détrousser pendant des années durant par les pirates.

Port Royal a prospéré et les corsaires aussi. Le pillage ont fait de Port Royal l’une des communautés les plus riches des territoires occupés anglais. Et les entreprises locales se sont enrichies au service des besoins des pirates. Dans les années 1660, Port Royal était devenu le paradis des pirates. La prostitution et d’autres crimes ont prospéré. Et le gouvernement, qui dépendait des pirates pour se défendre, se contentait de le laisser faire.

Au moment où le tremblement de terre de 1692 et le tsunami qui a suivi ont plongé une grande partie de la ville dans la mer, Port Royal était la deuxième plus grande ville du Nouveau Monde, juste derrière Boston.

 

Une ville de pirate engloutie

Au cours des 150 années qui suivirent, les ouragans et les tremblements de terre ont continué de dévaster la région. Port Royal n’est jamais revenu à sa gloire précédente. Cependant, Port Royal abrite maintenant une richesse de trésors archéologiques.

Port Royal a été construit sur une flèche de sable qui s’est liquéfiée lors du séisme de 1692. En conséquence, une grande partie de la ville a sombré dans la mer. La faible teneur en oxygène de l’eau signifiait qu’une grande partie de ce qui était perdu était préservé en excellent état. Les archéologues ont donc été en mesure de reconstituer la vie dans cette ville portuaire, jusque dans les moindres détails.

Les archéologues font souvent référence à Port Royal comme “la ville qui a sombré”. Nombreux sont ceux qui la considèrent comme le site archéologique sous-marin le plus important de l’hémisphère occidental. Outre les vestiges culturels des XVIe et XVIIe siècles, les archéologues ont découvert des artefacts de peuples autochtones tels que les Tainos, antérieurs à l’invasion espagnole. En effet, beaucoup espèrent que la ville engloutie deviendra un jour classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

FORT CHARLES

Dès leur arrivée, les Anglais ont construit cinq forts à Port Royal. Fort Charles est le seul à avoir survécu au séisme de 1692. Le drapeau, à partir duquel la latitude et la longitude de la Jamaïque sont mesurées, existe toujours. En outre, vous pouvez voir certains des canons d’origine qui se détachent des remparts restaurés. Au centre de la cour se dresse un petit musée maritime. En outre, vous pourrez voir le bureau d’où l’amiral Lord Nelson surveillait les navires ennemis. Cette structure robuste est l’un des seuls édifices du XVIIe siècle entièrement restaurés à Port Royal. Il a survécu au tremblement de terre, au tsunami qui a suivi et à une foule d’autres catastrophes naturelles, notamment quatorze ouragans et deux incendies.

MAISON DU VERTIGE

Construite en 1888, près de Fort Charles, la Giddy House était à l’origine une maison d’artillerie où les Anglais stockaient des armes et de la poudre à canon. Le bâtiment a partiellement coulé lors du tremblement de terre de 1907 et son nom vient du sentiment d’étourdissement que les visiteurs ressentent parfois en se tenant à l’intérieur. Pendant le tremblement de terre, la bande de sable s’est transformée en sable mouvant par un phénomène appelé liquéfaction du sol, ce qui a entraîné l’affaissement en biais de la construction.

En conclusion, quand beaucoup de gens pensent à la Jamaïque, ils pensent au reggae, au poulet jerk et aux plages de sable fin. Mais la Jamaïque a une longue et fascinante histoire dont les traces sont partout. Port Royal est un lieu unique de cette histoire.

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